Les différents types d’eczéma : comprendre pour mieux agir.
L’eczéma n’est pas une simple irritation passagère : c’est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui touche environ 15 à 20 % des enfants et près de 5 % des adultes en France.
Il se manifeste par des démangeaisons intenses, des plaques rouges et une sécheresse persistante, qui peuvent lourdement impacter la qualité de vie.
Mais attention, l’eczéma n’est pas une seule et même maladie. Il existe plusieurs formes, avec des causes et des spécificités différentes.
Les plus fréquentes sont :
- L’eczéma atopique.
- L’eczéma de contact.
- La dermatite séborrhéique.
- L’eczéma des mains.
- L’eczéma nummulaire.
1.Dermatite atopique (eczéma atopique)

C’est la forme la plus courante : elle touche 1 enfant sur 5 et environ 1 adulte sur 20.
Pourquoi apparaît-elle ?
- La barrière cutanée est fragile.
- Le système immunitaire réagit de façon excessive.
- Le microbiome cutané est déséquilibré.
Résultat : la peau devient perméable aux allergènes, colonisée par des bactéries comme Staphylococcus aureus, et l’inflammation s’installe.
Symptômes :
- Rougeurs.
- Sécheresse.
- Démangeaisons, localisées surtout sur le visage, le cou et les plis (coudes, genoux).
Les bons gestes :
- Utiliser des soins lavants doux.
- Hydrater quotidiennement avec un émollient.
- Éviter les déclencheurs : stress, froid, pollens.
2.Eczéma de contact
Environ 15 à 20 % de la population présente une sensibilisation de contact.Ici, la peau réagit après un contact répété avec une substance.
- Forme irritative : causée par des produits agressifs (détergents, solvants, désinfectants).
- Forme allergique : déclenchée par un allergène (nickel, parfum, conservateurs, colorants).
Les bons gestes :
- Identifier et éviter la substance responsable (patch-test si nécessaire).
- Réparer la barrière cutanée avec des soins relipidants.
3.Dermatite séborrhéique
Elle touche environ 4,4 % de la population mondiale.
Pourquoi ?
Elle apparaît dans les zones riches en sébum (cuir chevelu, sourcils, ailes du nez, thorax), favorisée par une prolifération du champignon Malassezia.
Symptômes :
- Plaques rouges, grasses, jaunâtres.
- Souvent confondues avec le psoriasis, mais plus fines.
Les bons gestes :
- Shampooings antifongiques doux.
- Soins régulateurs de sébum.
- Éviter les crèmes trop grasses.
4.Eczéma des mains
Très fréquent, il concerne chaque année 9 à 14 % de la population.
Symptômes :
Petites cloques prurigineuses, remplies de liquide clair, localisées sur :
- Les paumes.
- Les côtés des doigts.
- Parfois les plantes des pieds.
Les bons gestes :
- Bien sécher les mains et les pieds.
- Limiter l’exposition répétée à l’eau et aux produits irritants.
- Appliquer des émollients non occlusifs.

5.Eczéma nummulaire (discoïde)
Plus rare (≈ 2 personnes sur 1000, soit 0,2 %) , il touche surtout les adultes.
Symptômes :
- Plaques rondes, rouges, sèches ou suintantes.
- Localisées sur les jambes, bras ou tronc.
Les bons gestes :
- Hydrater intensément avec des baumes riches.
- Nettoyer avec des soins doux.
- Éviter le grattage qui aggrave les lésions.
6.LE RÔLE DU MICROBIOME CUTANÉ
Quel que soit le type d’eczéma, on retrouve deux mécanismes communs :
- Une barrière cutanée fragilisée.
- Un déséquilibre du microbiome.
Le microbiome cutané, composé de milliards de micro-organismes protecteurs, joue un rôle clé pour :
- Réguler l’immunité.
- Limiter l’inflammation.
- Protéger la peau contre les microbes indésirables.
Quand il est perturbé (dysbiose), la peau devient plus vulnérable et les poussées d’eczéma sont favorisées.
7.Les bons réflexes au quotidien
1. Nettoyer sans agresser :
- Soin lavant doux (sans savon, sans sulfates, pH physiologique).
- Eau tiède, séchage délicat par tamponnement.
2. Hydrater et réparer :
- Application quotidienne d’un émollient (crème ou baume). Idéalement après la douche et aussi souvent que nécessaire. Ce geste simple réduit la fréquence des poussées.
3. Limiter les déclencheurs :
- Froid, chaleur, frottements, “wet work”, produits irritants, allergènes connus,
- Protections adaptées : gants, vêtements doux.
4. Soutenir le microbiome :
Les personnes atteintes d’eczéma présentent souvent :
- Une perte de diversité microbienne.
- Une surcolonisation par Staphylococcus aureus.
- Une inflammation accrue.
Pour rééquilibrer cette flore protectrice :
- Choisir des formules douces (sans savon agressif, sans conservateurs irritants, sans parfum).
- Privilégier les soins enrichis en prébiotiques et postbiotiques.
- Opter pour des produits Haute Tolérance, naturels, qui réduisent les irritations et renforcent l’équilibre cutané.
Cette approche centrée sur le microbiome cutané est aujourd’hui considérée comme un complément innovant dans la prise en charge de l’eczéma.
À RETENIR
- L’eczéma regroupe plusieurs maladies : atopique, de contact, séborrhéique, des mains et nummulaire.
- La clé commune : une barrière cutanée fragilisée et un microbiome déséquilibré.
- Les soins doux, l’hydratation régulière et le respect du microbiome permettent de mieux contrôler les poussées.
Sources / Bibliographie
- INSERM – Données épidémiologiques France et Europe (2024).
- Contact Dermatitis Journal – Données sur l’eczéma de contact (2023).
- Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology – Prevalence of seborrheic dermatitis (2024).
- Contact Dermatitis Journal – Prevalence and burden of hand eczema (2023).
- Société Française de Dermatologie – Recommandations 2025.
- Frontiers in Cellular and Infection Microbiology (2022) – Skin microbiome and atopic dermatitis.



