Les différents types d’eczéma : comprendre pour mieux agir

L’eczéma n’est pas une simple irritation passagère : c’est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui touche environ 10 à 20 % des enfants et 4 à 5 % des adultes en France.

Il se manifeste par des démangeaisons intenses, des plaques rouges et une sécheresse persistante, qui peuvent lourdement impacter la qualité de vie.

Mais l’eczéma n’est pas une seule et même maladie : il en existe plusieurs formes, chacune avec ses causes et ses spécificités. Les plus courantes sont : l’eczéma atopique, l’eczéma de contact, la dermatite séborrhéique, l’eczéma des mains et l’eczéma nummulaire.

Dermatite atopique (eczéma atopique)

C’est la forme la plus fréquente : elle touche 1 enfant sur 5 et environ 1 adulte sur 20.

Pourquoi ? Parce que la barrière cutanée est plus fragile, le système immunitaire réagit de façon excessive et le microbiome cutané est déséquilibré. Résultat : la peau devient perméable aux allergènes, colonisée par des bactéries comme Staphylococcus aureus, et l’inflammation s’installe.

Comment ça se traduit ? Rougeurs, sécheresse et démangeaisons, souvent sur le visage, le cou et les plis (coudes, genoux).

Les bons gestes : utiliser des soins lavants doux, hydrater quotidiennement avec des émollients, éviter les déclencheurs comme le stress, le froid ou les pollens.

Eczéma de contact

Ici, la peau réagit après un contact répété avec une substance.

  • Forme irritative : causée par des produits agressifs (détergents, désinfectants, solvants).
  • Forme allergique : une réaction immunitaire déclenchée par un allergène (nickel, parfum, conservateurs, colorants).

 Fréquence : environ 20 % de la population présente une sensibilisation de contact documentée.

 Les bons gestes : identifier et éviter la substance responsable (grâce à un patch-test si besoin), réparer la barrière cutanée avec des soins relipidants.

Dermatite séborrhéique

Cette forme touche environ 3 à 5 % de la population.

Pourquoi ? Elle apparaît dans les zones riches en sébum (cuir chevelu, sourcils, ailes du nez, thorax) et est favorisée par une prolifération du champignon Malassezia.

Comment ça se traduit ? Plaques rouges, grasses, jaunâtres, souvent confondues avec du psoriasis mais généralement plus fines.

Les bons gestes : shampooings antifongiques doux, soins qui régulent le sébum, éviter les crèmes trop grasses.

Eczéma des mains (incluant le dyshidrosique)

Très fréquent, il concerne chaque année 9 à 10 % de la population.

Forme dyshidrosique : petites cloques très prurigineuses, remplies de liquide clair, sur les paumes, les côtés des doigts et parfois les plantes des pieds.

Les bons gestes : bien sécher les mains et les pieds, limiter l’exposition répétée à l’eau et aux irritants, appliquer des émollients non occlusifs.

Eczéma nummulaire (discoïde)

Plus rare (≈ 2 personnes sur 1000), il touche surtout les adultes.

 Comment ça se traduit ? Plaques rondes, rouges, sèches ou suintantes, souvent sur les jambes, bras ou tronc.

 Les bons gestes : hydrater intensément avec des baumes riches, nettoyer avec des soins doux, éviter le grattage qui aggrave les lésions.

  • Shampooing doux sur le cuir chevelu.
  • Soin régulateur de sébum et apaisant sur le visage.
  • Éviter les textures trop grasses qui nourrissent le champignon.

Le rôle du microbiome cutané

Quel que soit le type d’eczéma, un point commun revient : la fragilisation de la barrière cutanée et un déséquilibre du microbiome.

Ce microbiome, composé de milliards de micro-organismes protecteurs, est essentiel pour :

  • Réguler l’immunité
  • Limiter l’inflammation
  • Protéger la peau contre les microbes indésirables

Quand il est perturbé et déséquilibré, la peau devient plus vulnérable et sujette aux poussées.

Les bons réflexes au quotidien

Nettoyer sans agresser

  • Soins lavants doux (sans savon, sans sulfates, pH physiologique).
  • Eau tiède, séchage délicat par tamponnement.

Hydrater et réparer

  • Application quotidienne d’un émollient (crème ou baume), idéalement après la douche et aussi souvent que nécessaire.
  • Ce geste simple réduit la fréquence des poussées et renforce la barrière cutanée.

Limiter les déclencheurs

  • Froid, chaleur, frottements, “wet work” répété, produits irritants, allergènes connus.
  • Utiliser des protections adaptées (gants, vêtements doux).

Soutenir le microbiome

On sait aujourd’hui que les personnes atteintes d’eczéma présentent souvent une dysbiose cutanée :

  • Le microbiome perd en diversité,
  • Les bactéries opportunistes comme Staphylococcus aureus prennent le dessus,
  • Cela accentue l’inflammation et fragilise encore la barrière cutanée.

Pour rééquilibrer cette flore protectrice, certains gestes font la différence :

  • Choisir des formules douces (sans savon agressif, sans conservateurs irritants, sans parfum), qui respectent les micro-organismes bénéfiques de la peau.
  • Privilégier les soins enrichis en prébiotiques et postbiotiques, qui nourrissent les “bonnes bactéries” et contribuent à rétablir l’équilibre microbien.
  • Opter pour des produits Haute Tolérance, naturels, qui réduisent le risque d’irritation tout en favorisant un environnement cutané plus stable et apaisé.

Cette approche centrée sur le microbiome est aujourd’hui considérée comme un complément nouveau et pertinent dans la prise en charge des peaux eczémateuses : elle ne remplace pas les traitements médicaux, mais elle aide la peau à retrouver ses défenses naturelles et à mieux résister aux poussées.

À retenir

  • L’eczéma regroupe plusieurs maladies : les plus courantes sont atopique, de contact, séborrhéique, des mains et nummulaire.
  • Le microbiome cutané est une clé essentielle pour comprendre et mieux contrôler les poussées.

Sources / Bibliographie 

  • Société Française de Dermatologie (SFD) – Recommandations 2025.
  • INSERM – Données épidémiologiques France et Europe.
  • Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology (JEADV) – Prevalence and management of eczema.
  • Contact Dermatitis Journal – Données sur l’eczéma de contact et de la main.
  • Frontiers in Cellular and Infection Microbiology (2022) – Skin microbiome and atopic dermatitis.